Articles de blog de Richard CHARRON (Webmestre)
Merci à Elogne Guessan ZORO, Sabine AWOUDA, David EMINI, Jean Vincent KENDY MANGA, Mathieu NONGNI, Hyanice Ivantsu BIGOUAGOU-DILOUSSA, Abdoulaye CISSE, Charles SOUREWEMA, Samuel SOP, Moustapha Abdoulaye, Managuebzanga BAGRE et Monique DJENGUE OWONO d’avoir contribué dans notre Forum, jusqu’à maintenant, à la réflexion sur les perspectives de formation des gestionnaires. Il me fait tellement plaisir de reprendre contact avec vous, dont certains avec lesquels je n’ai pas communiqué depuis des années.
A mesure que vos commentaires nous rejoignent – et j’espère que plusieurs autres d’entre vous contribueront encore à notre Forum – je vais tenter de synthétiser les réflexions reçues, sans les filtrer. Nous pourrons ensuite approfondir chacune de ces problématiques.
Première synthèse :
- Les systèmes éducatifs de tous les pays sont sous la pesanteur d'orientations politiques politiciennes. Il est donc difficile de s’exprimer librement sur les réalités de la formation des gestionnaires.
- La volonté politique de former les gestionnaires n’existe pas.
- Tant qu’il n’y a pas de volonté politique rien ne peut se faire chez nous.
- Même les promus du GSE haut placés n'offrent aucune possibilité d'évolution
- Il faudrait faire un lobbying international
- Nous n'avons pas su créer un lobby solide pour faire bouger les lignes dans une Administration encore centralisée et très bureaucratique.
- La marche vers nos destinées est par trop singulière, individuelle.
- Parfois, les titulaires les GSE sont considérés comme un danger pour les cadres en place et tout est fait pour les éloigner des instances de réflexion et de mise en œuvre des différents projets dans lesquels ils auraient pu être utiles.
- Les activités de formation des gestionnaires sont une question de copinage, sans considération de la compétence des formateurs.
- Avec la baisse des cartons alloués à la formation personne n'ose plus s'y hasarder. D'ailleurs, ces fonds ne servaient qu'a engraisser les gestionnaires de crédits.
- Les projets de formation, comme l’IFADEM, ne profitent pas de l’expertise des formateurs reconnus par un diplôme universitaire
- Proposition : lancement d'un mooc sur la gse (projet à étudier...)
- Présentation des structure susceptibles d’intervenir dans l’élaboration d’un dispositif de formation continue des DE (tableau détaillé)
- L’expertise des promus du GSE (et d’autres programmes universitaires) n’est pas prise en compte pour les raisons suivantes
- Cette expertise est méconnue par les autorités
- Il existe une lutte de leadership
- Le diplôme du GSE n’est pas reconnu
- La nomination au poste de chef d'établissement dépend de
- L'appartenance au parti politique au pouvoir
- L'appartenance régionale et familiale
- L'appartenance religieuse : Rose-Croix, franc maçonnerie et autres
- Les gestionnaires du système éducatif sont nommés de façon discrétionnaire sans aucune préparation ni formation avec tout ce que cela entraîne comme répercussions graves sur le terrain et dans les habitudes individualisées de gestion.
- Dans mon pays comme dans la plupart des pays africains au sud du Sahara, la politique prend le dessus sur l'éducation, l'instruction et la formation des formateurs. Seule votre intervention auprès des ministères de l'éducation nationale pourrait éventuellement faire qu'ils nous reconnaissent.
- L'expertise des promus de GSE reste, de nos jours mal perçue par les autorités éducatives dans nos pays respectifs. Une organisation des promus du GSE s'avère indispensable pour capitaliser leur expertise et attirer l'attention des décideurs dans le domaine. Le contexte actuel offre cette opportunité. Dans mon pays je pense que les perspectives sont bonnes avec la création récente du corps des administrateurs des structures scolaire au niveau du post primaire et du secondaire. L’État compte recruter chaque année un certain nombre de professeurs à former pendant deux années dans une école professionnelle afin qu’ils deviennent des gestionnaires des structures scolaires. Je pense que c'est une bonne opportunité pour les experts GSE du Burkina Faso de faire un plaidoyer auprès du Ministère de l’éducation nationale pour qu'il tienne compte des compétences disponibles sur place pour contribuer à cette futur formation des gestionnaires des structures scolaires au Burkina Faso
- Le contenu du GSE et le projet professionnel sont efficaces. Le produit ‘senghorien’ qui devrait servir de fil d’Ariane à l’ensemble tarde à occuper son espace. Aussi serait-il opportun qu’au-delà du module sur l’autorité et le leadership, ce Master pourrait intégrer à juste titre le lobbying et le coaching, en vue de doter les lauréats d’un peu plus d’entregent. Tel serait peut-être le talon d’Achille de toute cette infrastructure. En attendant, les réseaux nationaux EduGestion sont sur la sellette, et la réponse idoine est de combler le vide signalé.
- Le ministère en charge de l’éducation, n’a pratiquement aucune politique de formation continue des responsables éducatifs et des chefs d’établissement scolaire. En outre, les initiatives ne sont pas accompagnées et encouragées pour des ressources humaines de qualité.
- Le Burkina a amorcé une réforme de sa politique de formation des acteurs en lien avec le statut valorisant. Et dans cette perspective, il est prévu la formation des administrateurs qui auront la responsabilité de gérer les établissements. Mais l'autre grosse difficulté est la question de la responsabilisation des acteurs. Quelle autonomie de gestion auront ces administrateurs pour un véritablement développement de nos systèmes éducatifs?
- Des référentiels de compétence ont été développés ainsi que des matériels de formation pour les gestionnaires, mais aucune suite n’a été accordée. Le travail effectué a été exploité par d’autres responsables du Ministère à leur propre compte.
- Nos responsables hiérarchiques ne verraient point d'un bon œil des personnes de rang administratif inférieur venir les former (comme si on peut tout connaitre); ceux qui organisent les formations ne voudraient pas que les fonds y alloués soient utilisés pour les experts, ils préfèrent donc parfois s'accaparer toutes les formations pour lesquelles ils seront seuls facilitateurs.
- Puisque la Décision doit venir d'en haut, parfois nous nous trouvons désarmés tout simplement et nous voyons notre expertise, notre si noble et riche expertise se manger dans les sauces ou mourir en nous. A titre individuel ou parfois en petits groupes on a eu à donner des formations aux directeurs d'écoles sur la demande d'un inspecteur d'arrondissement et là c'est grâce aux relations qui connaissaient quelque peu notre expertise.
Les réalités sont différentes selon les pays.
Mais des tendances se manifestent, des problématiques communes se dessinent.
A la fin de ce sondage, nous structurerons une réflexion sur ces problématiques et les solutions possibles.
N’hésitez pas à ajouter votre contribution dans le Forum.
Richard