Les Nations Unies organisent un sommet mondial sur la transformation de l'éducation.
Un pré-sommet est prévu du 28 au 30 juin 2022.
Devinez combien d'attention est accordée à la gestion de l'éducation,
premier facteur de l'efficacité scolaire ?
AUCUNE !
Ci-dessous, la correspondance adressée aux organisateurs par votre webmestre.
Destinataires : Organisateurs du Sommet sur la transformation de l’éducation
Objet : Le Sommet sur la transformation de l’éducation prendra-t-il en compte la gestion des systèmes éducatifs, reconnue comme l’un des principaux facteurs de l’efficacité scolaire ?
Madame, Monsieur
Toutes les organisations internationales engagées dans la mise en œuvre du Sommet sur la transformation de l’éducation sont unanimes : la gestion constitue l’un des principaux facteurs de l’efficacité des systèmes éducatifs (Charron 2010).
Pourtant, l’on constate que le Sommet en question
- n’identifie pas la gestion éducative comme l’une des cinq pistes d’action à explorer; pourtant, les gestionnaires sont fortement engagés dans chacune des pistes proposées : dans l’organisation d’écoles inclusives, équitables, sûres et saines, dans le leadership pédagogique auprès des enseignants, dans l’implantation des TIC, dans le contrôle des activités financières des établissements et des services régionaux et nationaux;
- n’offre pas de ressources sur la gestion des systèmes éducatifs;
- n’organise aucun groupe de discussion sur la contribution essentielle de la gestion à la transformation de l’éducation;
- ne comprend pas, dans ses parties prenantes, des représentants des gestionnaires ou de leurs associations.
Nous sommes conscients que la majorité des systèmes éducatifs dans lesquels nous œuvrons n’offrent pas aux gestionnaires une identité distincte, une formation professionnelle initiale ou continue suffisante, un processus transparent et efficace de nomination et de maintien dans la fonction (Recherche sur la gestion des systèmes éducatifs en Afrique francophone, Éditions EduGestion, 2022, à paraître). Et ce, malgré l’adoption par la Conférence des ministres de l’éducation des États et gouvernements de la Francophonie (CONFEMEN) en 2006, en suivi aux Assises francophones de la gestion scolaire, d’un Mémorandum et cadre d’action sur la gestion scolaire, qui proposait des stratégies précises visant ces mêmes conditions d’exercice de la profession.
Nous savons que les gestionnaires eux-mêmes peinent à se regrouper pour devenir une force de proposition dans les changements proposés. De sorte que, au niveau national et international, ces gestionnaires sont ignorés par les ministères et les organisations internationales dans leurs projets d’amélioration de l’éducation, au grand détriment des améliorations souhaitées.
Il nous semble impossible de transformer l’éducation sans transformer sa gestion.
Nous espérons qu’une attention croissante sera accordée à cette réalité incontournable.
En esprit de collaboration
Richard Charron
Professeur associé
Université Senghor d’Alexandrie
Webmestre EduGestion